Luttes de territoire et ambiance de far west

A 8 ans, Harley Mc Kenna a vu sa mère mourir dans un incendie criminel alors qu’elle tentait de sauver son amie battue par son conjoint. Elle voit également son père Duke, baron de la drogue dans le nord de la Californie, tuer un homme. Duke souhaite que sa fille lui succède à la tête de son empire criminel et l’élève à l’écart, dans une forêt. Harley qui est à la fois l’héroïne attachante, obstinée et inconsciente et un narrateur efficace dit de son père : “ il m’a aimée. Il m’a terrorisée. Il m’a faite”. Difficile d’être une femme dans un monde d’hommes qui ne comprennent et respectent que la loi du plus fort. C’est avec force, ruse et instinct qu’Harley va défendre son territoire contre le clan adverse, les Springfield. Elle applique ainsi les préceptes de son éducation : 
“si quelqu’un envahit ton territoire, tu tires d’abord, tu poses des questions après, mon Harley”.

Ce roman de 500 pages s’inscrit dans la pure tradition du western: fusillades et guerres de clans. Ses courts chapitres, ses phrases ramassées et le style direct captent toute notre attention. On salue également la note de l’auteur à la fin du livre et ses recommandations de sites contre la haine et pour que celle-ci ne fasse pas partie de notre avenir. Dommage toutefois que ce premier roman soit si proche de « My absolute darling ».

Mon Territoire, Tess Sharpe, Sonatine Editions, Août 2019